Une carte scolaire 2024 – 2025 dénoncée par les syndicats d'enseignants, mais défendue par la rectrice de l'académie de Limoges

24 janvier 2024 à 19h33 par Yasmine Kichou

La suppression de 34 postes d’enseignants est confirmée dans le 1er degré, la rectrice Carole Drucker-Godard justifie ces retraits par la baisse démographique de l'académie.

Rectrice de l'académie de Limoges, Carole Drucker-Godard 23.01.2024 FLASH FM

La rectrice de l'académie de Limoges, Carole Drucker-Godard a dévoilé, lors d'une conférence de presse le 23 janvier 2024, les contours de la prochaine rentrée scolaire, marquée par la suppression de 34 postes dans le 1er degré. Cette mesure touchera principalement la Corrèze, la Creuse, et la Haute-Vienne, avec 10, 6, et 18 postes respectivement retirés. La décision est motivée par une diminution prévue de 743 élèves à la prochaine rentrée, confirmant une tendance à la baisse avec une perte totale de 5 142 élèves depuis 2018 dans le primaire en Limousin.

Malgré les inquiétudes exprimées par les syndicats et la perspective de fermetures de classes, la rectrice affirme que ces retraits de postes ne compromettront pas le taux d'encadrement, qui restera légèrement supérieur à la moyenne nationale. Carole Drucker-Godard insiste sur l'adéquation de ces mesures avec l'évolution démographique et les ambitions ministérielles.

« Carole Drucker-Godard : Les dotations sont réparties dans les académies en fonction notamment de la démographie, mais aussi des particularités évidemment des académies. Dans notre cas la démographie, qui malheureusement continue de décroître largement même que soit dans le premier ou dans le second degré, explique la dotation que nous avons pour la rentrée prochaine. Il faut s'attendre à des fermetures comme il faut s'attendre aussi à des ouvertures de classe et les fermetures de classe ne dépendent pas que de la répartition des moyens elle dépendent aussi de la pédagogie et du sens pédagogique que l'on veut donner, sachant que l'objectif étant vraiment de rehausser le niveau, donc on regarde davantage la pédagogie (...) Vraiment je dis bien que compte tenu de la démocratie que nous connaissons dans notre académie, la dotation que nous avons obtenu pour la rentrée prochaine nous permet de maintenir totalement les conditions d'enseignement et d'encadrement tout à fait favorable.

Le niveau des remplacements devrait aussi se maintenir selon la rectrice.

Dans le second degré on comptera 250 élèves de moins à la prochaine rentrée avec aucun poste supprimé, mais avec également aucune nouvelle dotation allouée. La mise en place de groupes de niveaux en français et mathématiques, pour les élèves de 6e et 5e, se fera à moyens constants, avec l'assurance que la dotation actuelle sera suffisante. La suppression de l'heure hebdomadaire de soutien aux élèves de 6e est justifiée, là encore, par l'évolution démographique.

Parmi les annonces, des classes "Prépa lycée" expérimentales seront introduites dans chaque département, offrant une alternative à ceux n'ayant pas obtenu le brevet. Cependant, aucune précision n'a été donnée sur les moyens supplémentaires alloués à ces classes. A savoir que dès la rentrée de 2025, l’obtention de ce diplôme va désormais conditionner le passage en seconde.

« Carole Drucker-Godard : Les objectifs de la classe prépa lycée c'est toujours d'améliorer la réussite des élèves et d'améliorer le niveau général de tous les élèves, c'est vraiment l'objectif de la classe prépa lycée qui est une classe qui va être installé au lycée, c'est important parce que ça montre aux élèves qui ne vont pas avoir obtenu le DNB qu'ils ne sont pas en train de redoubler leur classe de 3e. Donc on va imaginer cette classe prépa lycée et le ministère évidemment travaille sur le contenu même de cette classe pour faire en sorte que les élèves puissent approfondir les enseignements, puissent s'améliorer, puissent remédier aussi aux enseignements qu'il ne maîtrisent pas pleinement, pour pouvoir ensuite réussir beaucoup mieux les trois années de lycée. »

Malgré la colère des syndicats, la rectrice estime que les conditions d'enseignement resteront favorables pour la rentrée prochaine, avec une légère amélioration du taux d'encadrement. Toutefois, les discussions sur la carte scolaire restent tendues, avec une grève nationale annoncée pour le 1er février prochain.