Pour le SNES-FSU la rentrée scolaire sera conflictuelle
Publié : 29 août 2019 à 15h32 par Denis Surfys
Pour le syndicat SNES-FSU la rentrée scolaire sera conflictuelle dans l'éducation. Le ministre Blanquer pratique le passage en force systématique pour mettre en place des réformes majeures notamment celle du lycée et du bac mais les enseignants sont dans le flou total. Manque de concertation, de dialogue, les enseignants n'en peuvent plus et sont au bord de la crise de nerf.
Le SNES-FSU attend maintenant des avancées tangibles sur les dossiers majeurs, réformes, retraites et sur les conditions de travail. Il faut que le ministre rétablisse, au plus vite, la confiance en mettant les professeurs au centre du système éducatif en ouvrant des discussions avec les professionnels du terrain.
Réforme du lycée et du bac
Le SNES-FSU conteste la réforme du lycée et du bac avec la mise en place d'un lycée à la carte et d'un bac maison sur fond d'économies budgétaires. Les disparités entre établissements vont s'accroitre et la valeur du bac dépendra désormais de l'établissement dans lequel le jeune l'aura obtenu, car 50% du bac sera passé en local. Pour l'accès au supérieur, cela pourra conduire à des pondérations en fonction du lycée d'obtention du bac. Les différentes séries de la voie générale sont fusionnées ce qui prépare surtout des économies budgétaires. Le Bac perd son caractère national et anonyme en reposant sur des partiels organisés à l'interne des lycées pendant les années de premières et de terminales, un contrôle continu sur l'ensemble des notes et un grand oral. La conséquence sera une désorganisation des cours puisque 3 sessions de partiels auront lieu sur les années de première et de terminale. Avec la réforme du lycée et celle de Parcoursup, se dessine un système éducatif plus inégalitaire qui laissera les élèves les plus fragiles au bord du chemin.Ecole inclusive
Beaucoup d'annonces sur l'école inclusive avec la mise en place de PIAL. Création de 41 PIAL dans l'académie de Limoges à la rentrée 2019 contre 13 à la rentrée 2018. Le syndicat craint que l'accompagnement individuel se transforme en accompagnement collectif. Il faut également augmenter le salaire des accompagnants, qui est actuellement de 630€ (situation de précarité obligatoire).La rentrée dans l'académie de Limoges
Avec 60 emplois supprimés à la rentrée 2019 et 7 emplois supprimés à la rentrée 2018, pour des effectifs stables, les conditions de travail des élèves et des professeurs ne s'améliorent pas. Le ministre a pris un décret permettant de leur imposer 2h supplémentaires afin de compenser les suppressions de postes. Les classes en collège restent extrêmement chargées et les dédoublements sont remis en cause par des retraits de moyens. En lycée la réforme complexifie la conception des emplois du temps et disloque le plus souvent les groupes classe ce qui va rendre difficile le suivi des élèves.Les salaires et les retraites
La perte du pouvoir d'achat des professions de l'éducation nationale est (pour le syndicat) colossale. Il manque aujourd'hui plus de deux mois de salaire par an aux professeurs pour qu'ils retrouvent le pouvoir d'achat de leurs homologues des années 80 ! Ce déclassement salarial et les conditions de travail sans cesse dégradées expliquent la crise de recrutement qui continue de sévir : 747 postes non pourvus en 2019. La réforme des retraites conduirait les métiers dans l'abîme avec une perte de pension qui pourrait atteindre 33% pour une carrière complète de 43 ans. La quasi absence de primes dans nos rémunérations et le calcul des droits sur l'ensemble de la carrière, au lieu des 6 derniers mois, avec des salaires débutant à 1,25 SMIC expliquent les pertes qui s'annoncent si la réforme se met en place.