Les nombreux hommages après le décès de Raymond Poulidor

13 novembre 2019 à 16h29 par Denis Surfys

FLASH FM
Héros populaire par excellence et incarnation de l'éternel second, la légende du cyclisme français Raymond Poulidor est décédé ce mercredi 13 novembre 2019 à l'âge de 83 ans. Celui qui était surnommé affectueusement "Poupou" est mort vers 2h, dans la nuit de mardi à mercredi, après avoir été hospitalisé début octobre à Saint-Léonard de Noblat. Depuis l'annonce de son décès les hommages sont nombreux. Voici une liste non exhaustive.
Jean-Paul Duret (président de Limoges Métropole)
« Avec la disparition de Raymond Poulidor, nous ne perdons pas seulement l’une des plus grandes légendes du cyclisme français. Nous disons adieu à l’une des figures emblématiques de notre territoire, celle d’un sportif qui illustrait le triomphe modeste, qui incarnait la simplicité malgré le succès. Notre chagrin est immense mais nous garderons en mémoire quelques images éternellement gravées au panthéon du cyclisme. Pour ma part, j’ai à l’esprit nos rencontres sur le Tour du Limousin ou sur la Limousine André Dufraisse, courses auxquelles il était très attaché. J’ai eu surtout l’immense satisfaction d’avoir pu inaugurer à ses côtés notre vélodrome communautaire, auquel il avait accepté volontiers de donner son nom. Sa curiosité et son enthousiasme étaient intacts, son amour pour le vélo toujours aussi fort. A tous ses amis, à ses proches, je tiens à adresser mes plus vifs sentiments de sympathie. »
Emile Roger Lombertie (maire de Limoges)
C’est avec une profonde tristesse que la Ville de Limoges a appris la disparition de Raymond Poulidor, qui nous a quittés dans la nuit de mardi à mercredi à l’âge de 83 ans. « L’éternel second » du cyclisme a marqué de son empreinte le sport français mais aussi notre région. Huit fois présent sur le podium du Tour de France, Raymond Poulidor aura affronté durant sa carrière les plus grands (Jacques Anquetil, Eddy Merckx) et remporté plusieurs compétitions (le Tour d’Espagne en 1964, Milan-San Remo en 1961, la Flèche wallonne en 1963, le Paris-Nice en 1972 et 1973, le Dauphiné en 1966 et 1969). Nombreux sont ceux à l’avoir croisé dans notre ville lors du passage du Tour de France à Limoges en 2016 ou à l’occasion de Lire à Limoges auquel il participait chaque année en sa qualité d’auteur. Il était en effet un fidèle de cet événement littéraire depuis sa création. Une part de nos souvenirs s’est envolée avec lui. Émile Roger Lombertie, maire de Limoges, lui rend hommage : « Je suis profondément peiné d’apprendre le décès d’un de nos plus beaux athlètes, défenseur inlassable de notre territoire. Raymond Poulidor avait ce supplément d’âme qui lui permettait de conjuguer une renommée internationale et une popularité extraordinaire auprès de toutes les générations. Sa bonne humeur et son énergie vont nous manquer. »
Alain Rousset (président de Nouvelle-Aquitaine)
« Né il y a 83 ans à Masbaraud-Mérignat, dans une famille modeste d'agriculteurs de la Creuse, le champion cycliste Raymond Poulidor s'est éteint aujourd'hui, à Saint-Léonard-de-Noblat, en Haute-Vienne, où il avait fait ses premiers tours de roues et coulait les jours paisibles d'une retraite amplement méritée. Populaire, c'est le mot qui me vient à l'esprit au sujet de Raymond Poulidor, cycliste hors-pair aimé et soutenu par les foules, massées d'une édition l'autre au bord des routes du Tour de France et des nombreuses classiques auxquelles il a participé. Populaire, car d'abord ressemblant au peuple qui l'applaudissait et l'encourageait. Populaire, car fidèle aux valeurs que le peuple admire chez les champions qui le représentent : simplicité, humilité, discrétion, dureté à la peine et abnégation dans l'effort. Des valeurs qui contrastaient, dans les années 1960, avec celles pleines de panache de certains de ses grands rivaux, plus titrés mais sans doute moins encouragés que lui. De sa victoire dans la Bordeaux-Saintes en 1960, au début de sa carrière professionnelle, jusqu'à sa 6e place dans la Paris-Nice en 1977, Raymond Poulidor n'aura jamais manqué de courage et de volonté à mettre sous ses pédales pour glaner des victoires et des podiums. De nombreux podiums souvent occupés à la première marche par d'autres que lui, adversaires talentueux, et en vertu d'une certaine dose de malchance qui lui collait parfois au maillot, qui lui valurent le surnom d'éternel second. Au point de faire entrer son nom dans notre langue comme un nom commun : « être le poulidor » revenant ainsi à dire qu'on n'avait pas gagné, mais qu'on en n'était pas loin. Toujours simple et humble, il ne s'en offusquait pas, voire s'en amusait. C'est que lui savait - dans ce sport dur, ingrat et splendide entre tous - ce qu'est la différence entre un éternel second et un éternel deuxième. Et savait mieux que quiconque ce qu'il faut de peine, de travail et de courage, pour même espérer finir une seule course cycliste. Le palmarès extraordinaire de Raymond Poulidor et son mental hors du commun l'ont hissé au rang des légendes du cyclisme français, telles que Louison Bobet, Jacques Anquetil avec qui les duels furent mémorables, ou encore Eddie Merckx et Bernard Hinault. Jusqu'à la fin de sa vie, on aura noté sa présence chaque année lors du Tour de France, et lors du Tour du Limousin Nouvelle-Aquitaine dont il ne manquait aucune édition. Pour tous ces grands moments vécus, je salue bien bas la mémoire de "Poupou", qui restera l'un des plus grands ambassadeurs sportifs de notre région ».
Jean-Claude Leblois (président du Département)
"C’est avec une infinie tristesse et une immense émotion que j’apprends le décès de Raymond Poulidor. Géant du cyclisme français, fort d'une carrière de 18 ans, il aura marqué l’histoire du sport, et des générations de Français.  Cycliste au profil complet, formidable puncheur, excellent grimpeur, il aura collectionné les places sur le podium du Tour de France et de nombreuses autres épreuves. Si son palmarès affiche 189 victoires, le grand rival de Jacques Anquetil n’aura jamais remporté la Grande Boucle ni même porté le maillot jaune. Mais même quand il perdait, Raymond Poulidor brillait et a su gagner le coeur des supporters.  On retiendra de « Poupou » un homme d'une simplicité naturelle, toujours présent sur les étapes du Tour. Il y a encore quelques mois, le chaleureux champion et observateur avisé qu’il était continuait à signer des autographes à des admirateurs de tous âges. Véritable ambassadeur de notre territoire, il sera à tout jamais premier dans le coeur des Haut-Viennois.  Aujourd’hui, c’est une page de notre histoire commune qui se tourne. C’est un héros, un mythe qui est parti. En mon nom personnel et au nom du Conseil départemental, je tiens à rendre un hommage tout particulier à cet homme pour lequel j’éprouvais une profonde admiration et adresse mes plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches, ainsi qu’au milieu sportif qui l’aimait tant". 
Sophie Beaudouin-Hubière (députée 1ère Circonscription de Haute-Vienne)
C’est avec émotion que la Députée Sophie Beaudouin-Hubière a appris le décès de Raymond Poulidor.  Ce coureur cycliste d’exception a profondément marqué son sport de son empreinte. Bien qu’éternel second du Tour de France, il n’en est pas moins l’un des héros de cette course mythique.  Au-delà du sportif, la Députée salue la mémoire d’un homme profondément attaché à son Limousin natal. Natif de la Creuse, il passe son adolescence à Champhnétery et s’installera plus tard à Saint-Léonard-de-Noblat. A sa manière, c’est-à-dire avec l’humilité des plus grands, il a grandement contribué à la notoriété de notre territoire qu’il continuera de servir bien après sa carrière.  C’était toujours un plaisir de le croiser au hasard des déplacements sur la circonscription notamment à l’occasion du tour du limousin. Plus récemment, il nous avait manqué lors de l’hommage à Antoine Blondin à Linards, empêché qu’il était pour raison de santé.  Avec la disparition de « Poupou », nous perdons une figure de la France populaire, une figure de notre territoire Limousin. Il n’a peut-être jamais porté le maillot jaune, il n’en a pas moins mis de la couleur dans la vie des gens.