Un collectif d'associations dépose plainte contre X pour fraude, mise en danger de la vie d'autrui et atteinte à l'environnement

13 mai 2022 à 17h57 par Johan Detour

FLASH FM

Ce vendredi 13 mai 2022, l’association Alerte des médecins contre les pesticides s’est jointe à une vingtaine d'autres associations, dont Génération Futures, pour porter une plainte contre X devant le tribunal  judiciaire de Limoges. Pierre-Michel Périnaud, médecin et président de l’association AMLP explique le contexte : « Nous avons déposé plainte pour fraude à l’étiquetage, pour mise en danger de la vie d’autrui et pour atteinte à l’environnement et à la qualité des eaux. Cette plainte a été déposée à la suite d’une étude scientifique sur 14 produits de jardinage en vente libre en Europe, dont 10 en France ». Cette étude « chimique de l’ensemble des contenus de ces produits a révélé la présence d’arsénique, de métaux lourds, de certains perturbateurs endocriniens et d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (les fameux HAP), qui sont pour la plupart, des cancérigènes certains » poursuit le médecin limougeaud.

A qui la faute ?

« Le problème, c’est que sur les étiquettes, rien ne fait mention de ces produits. Nous avons donc déposé une plainte contre X. C’est-à-dire soit à l’encontre des industriels qui ont fraudé en ne déclarant pas ces produits dangereux ; soit contre les autorités de contrôle qui n’ont pas fait leur travail en n’évaluant pas et en n’obligeant pas les industriels à tenir compte de la présence de ces produits. On ne voit pas bien comment des produits destinés au jardinage pourrait contenir des substances comme de l’arsénique ou des HAP, c'est-à-dire des résidus du gasoil ! » s’indigne Pierre-Michel Périnaud. Et de rappeler : « La loi dit : si vous faites un produit dont on sait qu’il est cancérigène certain ou probable, on ne doit pas le mettre sur le marché européen. Il est donc inadmissible de retrouver dans des produits de jardinage, disponibles au grand public, des substances de cet ordre ! »

Le collectif d’associations exige désormais l’ouverture d’une enquête pour avoir une idée plus précise du phénomène. Les associations dépositaires de la plainte l’assurent : « Si l’Union européenne faisait vraiment son boulot, il n’y aurait plus beaucoup de pesticides sur le marché. Nous ne demandons pas un nouveau règlement, nous voulons simplement que les règles actuelles soit appliquées ».