Rencontre avec le directeur du CHU de Limoges, vacciné contre la COVID-19

29 janvier 2021 à 12h16 par Hugo Kucharski

FLASH FM

Assis confortablement dans un fauteuil d’une salle de l’unité vaccination COVID du CHU de Limoges, Jean-François Lefebvre, directeur général de l’établissement, procède à la première injection du vaccin Pfizer BioNTech contre le coronavirus. « Je n’ai strictement rien senti, ce n’est pas douloureux » affirme le directeur. Placé sous surveillance par les médecins pendant 15 minutes après l’injection du vaccin, il revient sur les différents points importants du début de cette campagne de vaccination lancée sur tout le territoire national.

« Plus que les paroles, le symbole compte »

Ainsi, le directeur explique qu’il a tenu à se faire vacciner afin de montrer l’exemple au plus grand nombre.

« Il me semble important de porter un message de confiance mais aussi d’exigence, d’importance : il faut se faire vacciner. La vaccination est la seule barrière efficace contre la pandémie. Il faut que nous retrouvions une vie normale, sociale, culturelle, conviviale, professionnelle…  A travers ce geste, j’espère porter un message qui sera compris ».

Ce vaccin, le CHU de Limoges en a reçu 4.800 doses. Dans un premier temps, le personnel de l’hôpital de plus de 50 ans, sur la base du volontariat, pourra en bénéficier. Par la suite, cette campagne devrait s’élargir au plus grand nombre, alors qu’elle a également démarré dans les EHPAD partenaires et pour les résidents volontaires. Après la première injection, un deuxième rendez-vous est prévu dans les 21 jours qui suivent la première piqûre, pour pouvoir réaliser une deuxième injection. Cependant, Jean-François Lefebvre affirme qu’aucune dose ne sera « mise de côté », car la structure compte sur les différents arrivages, prévus chaque semaine. « Nous n’avons pas de signaux qui nous inquiéteraient à propos d’un manque de vaccins pour le moment. Les stocks, nous les avons » martèle le directeur général du CHU.

Une surveillance accrue des vaccinés

Cependant, ce vaccin peut présenter quelques effets secondaires. « C’est également le cas du vaccin contre la grippe, ou bien d’autres vaccins » rappelle Jean-François Lefebvre.

Ces effets secondaires, les professionnels de santé les notifient dans le formulaire que les volontaires doivent obligatoirement remplir avant de procéder à la vaccination. Une surveillance accrue des personnes vaccinées est donc mise en place, afin de surveiller tout symptôme éventuel des suites de l’injection.

Une campagne bientôt élargie au grand public ?

Après les personnes âgées résidant en EHPAD ou maisons de retraites et les professionnels de santé de plus de 50 ans ou à risques, la prochaine étape sera la vaccination à plus grande échelle, qui ne devrait pas tarder. En effet, les instances européennes de santé ont tout juste autorisé le vaccin Moderna, qui devrait donc bientôt être mis en circulation à travers l’Europe, et la France. Un vaccin qui pourra donc être conservé et administré plus facilement que celui de Pfizer BioNTech.

Cependant, le climat d’anxiété et les incertitudes de la population pourraient grandement influencer le déroulement de cette campagne à plus grande échelle. Certaines personnes sont actuellement inquiètes des potentiels effets secondaires ce vaccin à court et long terme sur l’organisme, ou tout simplement doutent de son efficacité. En attendant, le directeur général du CHU tient à rassurer la population :

« Je n’ai strictement rien senti, ce n’est pas douloureux. C’est très rapidement fait, j’ai été accueilli par un médecin qui m’a fait une consultation préalable. J’ai renseigné un document sur mon identité, sur des éléments indésirables éventuels, sur une exposition éventuelle à la COVID… A l’issue de la vaccination, une surveillance s’organise pendant quelques minutes et j’ai pris rendez-vous pour ma deuxième vaccination, donc je repars en sachant à quel moment j’aurai ma deuxième dose ».