La modernisation de la station d’épuration principale de Limoges se poursuit

20 juin 2022 à 16h01 par Johan Detour

FLASH FM

Une visite des travaux de la Station d’épuration principale de Limoges (STEP) avait lieu vendredi 17 juin 2022. L’occasion de découvrir un équipement qui n’a cessé d’évoluer depuis sa création dans les années 1970 .

D’après la communauté urbaine Limoges Métropole qui en assure le fonctionnement, cette station d’épuration « a toujours fait figure de précurseur dans le domaine, notamment par sa gestion en régie directe et par l’utilisation de procédés modernes comme la méthanisation des boues : la station d’épuration produit du biogaz depuis les années 1970. Bien qu’ayant aujourd’hui une cinquantaine d’années, la station d’épuration principale de Limoges Métropole reste un équipement de qualité et qui respecte encore les normes de rejet en milieu naturel. Sa modernisation va lui permettre de passer un cap vers l’économie d’énergie et l’optimisation des ressources ».

Grâce à de nouvelles installations, la station d’épuration de Limoges Métropole prendra une nouvelle dimension. « Avec ce projet, une nouvelle fois, notre territoire se montre exemplaire en matière environnementale dans le but d’améliorer votre cadre de vie au quotidien », se félicite Guillaume Guérin, président de Limoges Métropole.

Le projet de modernisation
Depuis la fin 2020, la STEP de Limoges Métropole est en cours de modernisation. L’objectif : sécuriser et rendre l’installation plus performante, tout en tenant compte du bien-être des riverains.

D’ici la fin de l’année 2023, les nouvelles technologies qui y seront installées vont permettre de repenser entièrement le fonctionnement de la station, son optimisation énergétique afin de réaliser des économies importantes. Pour cela, l’ensemble des bâtiments et des équipements, datant de la toute première station d’épuration (en 1969), seront supprimés.

Les autres ouvrages se verront complétés par un nouveau décanteur primaire qui permet de récupérer une boue primaire hautement fermentescible, un nouveau digesteur, où se déroule la stabilisation des boues par un processus de fermentation et de production de biogaz, et un nouveau clarificateur (ouvrage qui sépare la boue de l’eau épurée) pour garantir à long terme, la qualité optimale des rejets.

Une production de biogaz doublée
La station d’épuration produit d’ores et déjà du biogaz. Depuis 1975, la STEP dispose d’un digesteur (puis d’un second en 2000) composé de cuves qui accueillent les boues. Pendant plusieurs jours, la flore bactérienne présente dans ces boues « digère » la matière organique pour en produire du biogaz.

La nouvelle station sera à terme composée d’un décanteur primaire qui permettra de réduire la quantité de pollution à traiter par voie biologique, en seconde phase du traitement. Or, ce second traitement, qui fonctionne par injection d’air dans les bassins, est le plus énergivore de la station. Ainsi, l’ajout du décanteur primaire, permettra de réduire de façon considérable la consommation énergétique globale de la STEP.

« La matière extraite de ce décanteur primaire rejoindra les boues dans le digesteur. Celle-ci étant plus fermentescible que les boues biologiques, la production de biogaz va doubler entre la future station et celle d’aujourd’hui. Le biogaz issu des digesteurs sera exclusivement utilisé en valorisation par injection dans le réseau public de distribution géré par GrDF (10 GWh/an – énergie comparable au besoin de 3.760 logements de type basse consommation, ou à plus de 1 million de litres d’essence par an) », promet la collectivité.

Un nouveau procédé de déshydratation moins énergivore
Les boues produites au sein d’une station d’épuration sont très liquides. Afin de réduire les coûts de transport vers le compostage puis l’épandage agricole, celles-ci doivent être déshydratées. Actuellement, les technologies utilisées pour déshydrater sont énergivores, avec une consommation importante de gaz. Les travaux au sein de la STEP vont repenser entièrement cette filière, en privilégiant des centrifugations de dernières générations, plus économe en énergie.

La récupération de la chaleur des eaux usées traitées permettra dorénavant d’assurer le maintien de la température dans les digesteurs, alors que jusqu’à présent, ils étaient chauffés au biogaz. Les 2 grands bassins biologiques construits en 2000, seront entièrement équipés à l’intérieur avec des systèmes de brassage et d’aération de dernière génération plus économes en d’électricité.

Intégration des clauses sociales dans les marchés de travaux
Pour ce chantier d’envergure, 118 985 heures de travail sont prévues dont plus de 6.000 heures en insertion. En effet, dans le cadre de ce marché, 6.000 heures d'insertion sont réservées à des publics éloignés de l'emploi, ce qui représente plus de trois équivalents temps plein. Les métiers concerneront le gros œuvre, l'électricité, les peintures, le carrelage, la voirie ou encore l'aménagement des espaces verts.

Avancement des travaux
40 entreprises participent à la construction de la station d’épuration représentant 550 jours de chantier depuis le début des travaux. 40 employés travaillent pendant les phases de construction des ouvrages béton.

Les travaux ont débuté en décembre 2020 avec la modification du réseau électrique existant qui a nécessité entre autres la construction de nouveaux locaux électriques. Dans le même temps les réseaux secs et les canalisations structurantes de liaison hydraulique entre les ouvrages ont été mis en place : étape complexe dans un site existant et en exploitation.

Le début de l’été 2021 a vu la démolition de l’ancienne file de traitement biologique datant de 1969, permettant de débuter la construction des nouveaux ouvrages : bâches à boues, digesteur, épaississeur, traitement primaire.

Entre temps, deux nouveaux dégrilleurs fins, plus performants (élimination des déchets contenus dans les eaux usées type lingettes, feuilles, plastique…), ont été installés sur les prétraitements conservés. Ceci permet d’améliorer le traitement des eaux usées lors d’épisodes pluvieux intenses.

Au sujet des travaux qui restent à réaliser, la plupart des nouveaux ouvrages sera mise en service en fin d’année. Après des phases de réglage et de mise en observation des installations, la première injection de biométhane est prévue en juillet 2023 et la réception finale des travaux programmée en janvier 2024.

Pour suivre l’ensemble des phase du chantier et leurs évolutions, Limoges Métropole a mis en place, un site internet dédié au chantier de modernisation de la Station d’épuration principale de Limoges. Ce site a été créé par l’Office international de l’eau dans le cadre des prestations de maîtrise d’œuvre en groupement avec le Cabinet EGIS, et avec le soutien du groupement d’entreprises conduit par OTV Véolia.

Coût du projet
À ce jour, la construction du gros œuvre est très avancée. Dans certains ouvrages le montage des équipements a débuté. L’avancement actuel est de 12 505 000 euros hors taxes, soit 49 % du montant du marché public.

Financements des travaux : 30 144 792 euros toute taxe comprise (TTC). Un projet financé par Limoges Métropole avec le soutien de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne à hauteur de 13 521 354 euros TTC.

Tout au long des travaux, vous pourrez retrouver les dernières actualités, les interviews en lien avec le projet et des photos et vidéos prises sur le terrain. Rendez-vous sur le site internet de la Station d’épuration principale de Limoges : www.step-lm.fr

Crédit photos : Mathieu Fontaine - Limoges Métropole