Open BLS de Limoges 2025 : Un casting international

L’édition 2025 de l’Open BLS de Limoges s’annonce comme l’une des plus ambitieuses depuis la création du tournoi. Avec 32 joueuses issues de 15 pays et plusieurs têtes d’affiche du circuit mondial, l’événement s’installe de plus en plus comme une référence du calendrier indoor européen.

La grande surprise vient de la présence de Barbora Krejcikova, double lauréate en Grand Chelem en simple (Roland-Garros 2021, Wimbledon 2024) et dix fois titrée en double. L’ex-n°2 mondiale, de retour après une blessure, a choisi Limoges pour sa reprise : un signal fort pour un WTA 125.

À ses côtés, deux anciennes championnes de l’épreuve, Anhelina Kalinina et Cristina Bucsa, mais aussi l’étoile montante du tennis tricolore Elsa Jacquemot, devenue en deux ans l’une des joueuses les plus suivies par le public limougeaud.

L’édition sera également marquée par la participation de l’Américaine Alicia Parks, connue pour son service record à 207 km/h, ainsi que l’espoir français Sarah Rakotomanga, récente vainqueure d’un tournoi WTA 250 à São Paulo.

L’interview de Pascal Biojout, directeur du tournoi

Q: Le plateau sportif de cette édition 2025 est très relevé et très intéressant !

Pascal Biojout :
"Oui, le plateau sportif c'est ce qui est le plus important, c'est un tournoi de tennis, et il faut que le plateau soit attrayant pour le public.

Un tournoi de ce niveau-là, c'est un tournoi du circuit mondial, donc on ne doit pas décevoir en termes de participation. L'attraction du tournoi, ce sera une double vainqueur de grands chelems, qui a gagné Roland-Garros en 2021, et Wimbledon l'année dernière en 2024, c'est tout frais. Et qui vient après s’être blessée au mois de septembre, qui a coché Limoges pour son premier tournoi de reprise, c'est Barbara Krejcikova, la tchèque.

Elle a gagné 12 grands chelems en tout, 2 en simple et 10 en double. Il y a absolument très peu de joueuses au monde qui ont ce palmarès, elle a été numéro 2 mondial, elle n'a que 29 ans, et ce sera une vraie attraction sur le tournoi. Beaucoup d'autres joueuses internationales, deux anciennes vainqueurs, l'Ukrainienne Kalinina, et notre tête de série, Cristina Bucsa, l'Espagnole, qui depuis son passage en 2023 à Limoges, a eu une médaille de bronze à Paris 2024 pour son pays.

Chez les Françaises, la numéro 2 française, Elsa Jacquemot, un peu une chouchou de Limoges, qui était venue dans les deux dernières années, demi-finaliste et finaliste. Et la particularité, c'est qu'elle a gagné 100 places cette année au classement mondial par rapport à sa venue l'année dernière à la même époque. Elle est aujourd'hui 59ème mondiale, et je peux vous dire qu'elle vient à Limoges un peu le couteau entre les dents pour essayer vraiment d'accrocher le titre à son palmarès.

D'autres joueuses françaises, et peut-être à suivre la joueuse que je considère comme la pépite du tennis féminin français, qui est Sarah Rakotomanga, qui a juste 19 ans, a gagné un tournoi WT250 à São Paulo, au Brésil, il y a deux mois. Voilà un panel de 32 joueuses internationales, 15 nationalités, qui sera, je pense, très attrayant. Et puis, peut-être Alicia Parks aussi, l'américaine. Elle est top 100 mondiale, et avec une particularité, elle a été flashée à 207 km heure à son service, ce qui fait le record de l'US Open à égalité avec Venus Williams."

Q: On parlait de Barbara Krejcikova. Ça a été finalement assez simple de la convaincre de venir, parce que la saison fait qu'elle a besoin aussi de se remettre en forme. Et un tournoi WTA comme Limoges, ça motive ?

Pascal Biojout :
"Par expérience, je peux vous dire que ce n’est jamais simple en tennis, parce que c'est un sport individuel où il y a beaucoup de choses qui rentrent en ligne de compte, le mental, la préparation, le technique, l'environnement, la famille, les coachs, et tout le monde a un avis sur tout. Alors, en ce qui concerne Krejcikova, le momentum était bon, tout simplement.

Je crois qu'elle a un petit souvenir de son passage de 2015 aussi, qui sans doute a dû lui parler. Et puis voilà, les planètes se sont alignées. J'espère que d'ici là, elle ne va pas se blesser, mais j'ai encore eu son agent aujourd'hui. Elle a réservé sa chambre et son vol. Je dis son vol parce que la difficulté principale pour des joueuses comme ça, c'est comment je viens à Limoges et comment j'en repars. C'est toujours le même sujet. Désolé de parler de ça, mais pour un tournoi avec des joueuses internationales qui viennent des quatre coins du monde, la problématique du déplacement est une problématique numéro un."

Q: Vous parliez du passage en 2015, c'est parce qu'elle a déjà gagné à Limoges ?

Pascal Biojout :
"Oui, oui, alors ça a été passé un peu inaperçu, même si elle avait gagné le double en 2015 associé à une autre joueuse luxembourgeoise."

Q: Un mot sur Elsa Jacquemot ?

Pascal Biojout :
"Oui, Elsa a laissé un super souvenir de son passage 2022 et 2023, elle est devenue la chouchou des jeunes dont on parlait tout à l'heure.

Elle a déclaré que Limoges était comme sa maison. Elle vient 59ème mondiale, elle fait une super saison, c'est-à-dire qu'elle a franchi un palier sportivement, donc très intéressant de voir comment ça va se traduire à Limoges dans le tournoi. C'est difficile un tournoi, parce que toutes les joueuses veulent gagner et ça se joue sur un match, certaines fois à pas grand-chose, mais en tous les cas ça sera très intéressant de voir ce qu'Elsa va faire cette année."

Q: Et vous le disiez donc avec la pépite aussi américaine Alicia Parks qui a l'air assez prometteuse.

Pascal Biojout :
"Alicia Parks, ce n'est pas une jeune joueuse, elle a 25 ans, c'est une joueuse confirmée, membre de l'équipe américaine de Belgian King Cup, très fort service, très puissante, un style très différent, donc c'est ça aussi qui est intéressant.

C'est-à-dire que vous avez 15 nationalités, des styles très différents, des cultures très différentes aussi, et ça aussi c'est intéressant de voir ça, des confrontations sportives entre joueuses de différents pays, et Alicia Parks sera une bonne illustration de ça."

Q: Le tournoi, c'est aussi beaucoup de partenaires et beaucoup de bénévoles qui participent.

Pascal Biojout :
"Oui, le tournoi fédère énormément. L'organisation, c'est à peu près 160 personnes pendant 8 jours, dont beaucoup de bénévoles, de volontaires, qui sont présents par l'intermédiaire du comité départemental de tennis de la Haute-Vienne, et qui fédèrent aussi des partenaires. C'est le cœur du réacteur. Un tournoi comme celui-ci n'a de légitimité, ne peut fonctionner que s'il a le soutien de partenariats publics, mais majoritairement de partenariats privés.

On en est très fiers. Et ça montre aussi que c'est un peu un carrefour de rencontres pendant une semaine du tissu économique, dans le cas des espaces d'hospitalité, que l'on scénographie de manière particulière, où l'on propose des expériences. Cette année, avec la venue de Matthieu Lartot et son histoire incroyable, avec la venue de Raphaël Ibanez, avec des after-work, avec un dîner de gala, avec un brunch de Noël, etc... Plein de choses qui se passent en périphérie du tournoi."

Q: Et ça, ça permet d'en attirer de plus en plus, vous disiez 602 partenaires privés et publics au total.

Pascal Biojout :
"Oui, exactement. On attache beaucoup d'importance à ça parce que le format en plus du tennis le permet. Sur une semaine, c'est comme si on montait un chapiteau, on racontait des histoires et on proposait aux gens de venir chaque jour avec des thématiques différentes, voir les matchs, mais aussi se rencontrer dans des cadre informels ou plus formels, etc. Et je pense que c'est ce qui séduit les partenaires…, avec aussi un leitmotiv, c'est d'essayer de délivrer des choses de qualité. On n'y parvient pas forcément toujours, mais plutôt faire moins, mais de qualité, qu'essayer de faire énormément de choses, mais de moins bonne qualité."

Q: Avec un effort aussi envers les enfants, avec cette journée Kids.

Pascal Biojout :
"Oui, le mercredi, on est super contents parce que le mercredi, c'est très festif, c'est un peu le lancement populaire du tournoi, avec beaucoup de gens qui travaillent moins le mercredi après-midi, qui viennent en tant que spectateurs. Et aussi cette journée Kids Day, ce sont les jeunes des écoles de tennis de la région. Le quota grossit d'année en année.

Cette année, ça sera 850, je crois, jeunes qui viendront le mercredi après-midi. Et puis en parlant de ça, on a aussi, depuis l'année dernière, on a proposé aux établissements scolaires de Limoges et environ, de venir le jeudi ou le vendredi, dans le cadre de sorties d'école. Et ça a dépassé toutes nos espérances, puisque cette année, on aura 3300 scolaires accompagnés par leurs profs, qui vont venir le jeudi ou le vendredi, ce qui montre l'intérêt aussi des jeunes et de leurs enseignants pour ce tournoi, et donc ça, on en est ravis, évidemment."

Q: Est-ce que vous estimez que vous avez atteint un plafond de verre dans l'organisation ? Qu'est-ce qui ferait qu'on pourrait passer à un niveau supérieur ?

Pascal Biojout :
"En fait, la réponse est dans la question, c'est-à-dire qu'on est un WTA 125, donc je crois qu'on est un des plus cotés des 125 dans le monde, donc sportivement c'est difficile de faire mieux.

À travers le plateau qu'on a lancé, c'est difficile d'avoir des joueuses top 10 ou top 20. La marche d'après, c'est passer en WTA 250 ou WTA 500, ce sont d'autres problématiques économiques et c'est aussi des problématiques techniques, puisque là, il faut absolument deux cours de compétition sur le même site et deux cours d'entraînement sur le même site, c'est-à-dire quatre cours en simultané, ce qu'offrira la nouvelle configuration de Beaublanc dans le futur, mais ce qui n'est pas possible aujourd'hui."

Q: Ca peut être possible dans les cinq, six prochaines années ?

Pascal Biojout :
"Techniquement, ce serait la configuration idéale pour un tournoi de ce niveau-là, un tournoi très important.

Je peux vous dire que je connais des tournois de cette dimension et je pense qu'ils n'ont pas tous ce que proposera le futur Beaublanc dans sa globalité. Après, économiquement, c'est un autre sujet, on n'est pas dans les mêmes niveaux d'échelle."

Q: Un mot sur le nouveau trophée qui a été présenté ?

Pascal Biojout :
"Le trophée avait 10 ans et on s'est dit qu'on entrait peut être dans un nouveau cycle, on qu'on allait changer de trophée. On voulait sortir un peu des sentiers battus, et on souhaitait un trophée original parlant de Limoges. Nous avons réfléchi et nous sommes allés voir Julien Jourdanne de Uniqua, qui a créé son concept de chaussures éco-responsables. Il nous a dit "ok, je vais vous faire un trophée".
Nous sommes arrivés à la version finale dont nous sommes très fiers, avec du matériau noble, local, le cuir, mais aussi à l'intérieur bois, avec du bois local et je crois que le résultat est très réussi. Je peux vous dire que la joueuse qui soulèvera le trophée le 14 décembre au Palais des Sports de Beaublanc sera très fière de recevoir ce superbe trophée."