Nouvelle-Aquitaine : Une épidémie de rougeole à venir ?

15 avril 2024 à 16h31 par Hugo Kucharski

La Direction Générale de la Santé a annoncé, début avril 2024, qu'une recrudescence de cas de rougeole ont été recensés en France et à l'étranger. Mais qu'en est-il de la Nouvelle-Aquitaine ?

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Une nouvelle épidémie à venir en France ? Après les traditionnelles épidémies de gastro ou encore de grippe pendant l'hiver, c'est au tour de la rougeole de pointer le bout de son nez. Dans un document adressé notamment aux professionnels de santé, la Direction Générale de la Santé a appelé à la vigilance autour de cette maladie. La raison ? Une augmentation du nombre de cas détectés, que ce soit en France ou à l'Étranger. Plusieurs départements seraient touchés, et la Nouvelle-Aquitaine ne fait pas exception. 

Quels symptômes pour la rougeole ? 

Cette maladie, qui fait partie des infections les plus contagieuses, peut provoquer de la fièvre, une éruption cutanée (d'abord au niveau du visage, puis généralisée à tout le corps), associés à des signes ORL tels que de la toux, ou encore des symptômes s'apparentant à un gros rhume. "Un patient malade peut contaminer jusqu'à 20 personnes de son entourage", explique la docteure France Dupuy, de la Cellule Veille Alerte et Gestion Sanitaire de l'ARS Nouvelle-Aquitaine. 

Pour la détecter, cela passe d'abord par un examen clinique auprès de votre médecin traitant. "Comme en ce moment, on n'a pas de circulation dite active sur notre secteur, nous demandons toujours une confirmation biologique pour confirmer le diagnostic. Ensuite, on essaie de savoir comment et où cette personne a pu être contaminée", détaille la docteure. 

Moins d'une dizaine de cas dans la région 

D'après les éléments fournis par l'ARS de Nouvelle-Aquitaine, moins d'une dizaine de personnes auraient contracté la maladie au cours de ces dernières semaines dans toute la région. "On a eu plusieurs signalements de rougeole confirmés biologiquement, qui ont tous pu être rattachés à des séjours à l'étranger. On sait que surtout certains pays, notamment d'Europe de l'Est, il y a une épidémie en cours, et un nombre de cas supérieur à ce qui est suivi habituellement", explique France Dupuy. 

Pas de quoi s'alarmer, donc, pour le moment. Néanmoins, à titre préventif, la DGS a décidé d'informer les personnels soignants, afin de les pousser à redoubler de vigilance et informer la population. "C'est du préventif. Pas d'inquiétude, mais maintenant il faut faire de la surveillance. (...) Pour le moment, on n'a pas de circulation active, mais vu l'évolution autour de nous, on sait que ça peut arriver. C'est pour ça que l'on surveille tous les cas, qu'autour de chaque cas nous prenons des msures pour vacciner, ou encore que l'on redonne des conseils sur les gestes barrière. C'est justement pour éviter le passage d'un cas isolé à une épidémie"

"On sait que sur les périodes de vacances, ou même avec les Jeux Olympiques qui arrivent, il va y avoir beaucoup de touristes... Les échanges de ce genre sont les plus à risque de propager le virus" Docteure France Dupuy, ARS Nouvelle-Aquitaine

Comment éviter de propager la rougole ? 

Comme dans une majeure partie des maladies infectieuses virales, la première mesure à mettre en place afin de lutter contre une propagation concerne la vaccination. "C'est la mesure la plus importante pour contrer cette maladie. Si on est amenés à avoir une population vaccinée à 95%, le virus ne circulera plus. On en est pas loin, mais on n'y est pas encore", détaille la docteure de l'ARS. 

Outre cette action de vaccination, il est possible d'éviter toute propagation en respectant... les fameux gestes barrières. Le port du masque et le lavage régulier des mains seront vos meilleurs atouts pour éviter de tomber à votre tour malade en cas d'exposition. "On sait que la contagiosité débute avant l'éruption cutanée. On chercher les personnes qui ont pu être en contact avec le malade dans les 5 jours précédant cette éruption, et on s'assure dans un premier temps que la vaccination a été faite. Auquel cas, on peut la rattraper", conclut France Dupuy. Des gestes barrières qui ne manqueront pas de rappeler quelques souvenirs...