Claude Bolotny explique l'évolution du projet formation du CSP

3 juillet 2020 à 13h02 par Alex

FLASH FM
Le Limoges CSP se tourne encore un peu plus vers le développement de la formation en signant un partenariat "Gagnant-Gagnant" avec l’Agen Basket Club. Une nouvelle étape dans le projet de formation qui avait été présenté il y a un peu plus d'un an.
C’était une volonté importante du nouveau comité directeur à l’arrivée de Céline Forte au Limoges CSP la saison dernière : développer la formation de nouveaux talents. Et c’est à « l’Apache » que cette mission est confiée. Entretien avec le directeur du Centre de Formation du CSP, Claude Bolotny, amoureux du club qui est arrivé en Haute-Vienne en 1976.
Comment sont apparus les contacts avec Agen ?
"Tout s’est passé relativement facilement. Cette année, nos U15 jouaient contre le club d’Agen et c’est un club que connaît bien Julien Mahé, l’entraîneur des U18 du Limoges CSP. Il m’a mis en relation avec les dirigeants. J’avais vu joué leurs minimes (U 15) et je sais qu’Agen est un bon club formateur donc je me suis dit que cela pourrait être intéressant d’avoir quelques clubs « satellites » avec qui on peut échanger".
Est-ce que ce genre de partenariat pourrait se reproduire ?
"Tout à fait, nous allons mettre en place d’autres partenariats de ce type avec d’autres clubs".
Est-ce qu’il y a déjà des profils intéressants détectés ?
"Effectivement on a pu voir des profils de U15 ou U16 qui seront visiblement très intéressants avec une très bonne formation basket. On sait pertinemment qu’un jour ou l’autre, un ou deux joueurs feront le déplacement Agen/Limoges. Et la remarque s’est faite également de l'autre côté : il y a des joueurs qui sortent de centre de formation et qui ne deviennent pas forcément professionnels et qui pourraient correspondre à des profils recherchés par le club d’Agen".
Que pensez-vous de l’évolution du projet de formation présenté à l’arrivée du nouveau comité directeur ?
"Je suis satisfait de l’évolution de ce projet. Au détriment parfois de certaines personnes qui ne comprennent pas trop ce que l’on veut faire. Je m’explique : selon moi, nous avons actuellement cinq joueurs de différents âges avec un fort potentiel qui joueront obligatoirement en professionnel un jour. On se fie un peu trop aux résultats. Mais il faut rappeler qu’on a pris des joueurs qui étaient très jeunes. On a par exemple fait jouer des U18 avec les Espoirs. C’est vrai que dans un centre de formation il faut gagner des matchs mais il faut surtout développer le talent de ces jeunes, qui pourraient potentiellement un jour venir grossir l’effectif professionnel, et là-dessus nous sommes en très bonne voie".
Vous échangez avec Medhy Mary sur la saison prochaine concernant l’intégration des jeunes à l’effectif ?
"Complètement. D’abord parce qu’on a récupéré un excellent formateur en la personne d’Arnaud Tessier. C’est lui qui a formé Badr Moujib (22 matchs avec les Espoirs la saison dernière) qui est un futur gros potentiel. Avec Medhy et Romain (Chenaud, nouvel assistant coach de l’équipe première) qui sont également des formateurs d'une grande qualité, nous avons de très bons techniciens. Je vois régulièrement Medhy et je vous assure qu’on ne parle pas de tricot (rires)".
Le rôle de Yacine Aouadi (chargé du développement des joueurs au club) sera également extrêmement important pour la formation de ces jeunes, notamment pour un joueur comme Timothé Crusol qui a un temps de jeu conséquent avec l’équipe première ?
"Bien sûr. Et je vais vous répondre très franchement sur le cas Crusol par exemple : quand on me parle de Crusol, je veux simplement rappeler qu’il n’a que 18 ans. Tout le monde n’est pas Théo Maledon ou Tony Parker. Crusol c’était quand même le meneur de jeu et le capitaine de l’Equipe de France U18 ! C’est un travailleur, c’est un gamin qui écoute et notre but c’est qu’il prenne confiance en lui. Mais il n’a que 18 ans ! Et j’ai l’impression qu’on l’oublie parfois. Crusol, ça va être un très bon joueur".
Quels sont les axes de développement pour le centre de formation la saison prochaine ?
"Je veux que les Espoirs obtiennent de meilleurs résultats. Même si comme je l’ai dit précédemment les résultats ne font pas tout, il faut aussi que l’on travaille la culture de la gagne. On va avoir une seule difficulté pour faire avancer comme je le voudrai le centre de formation : c’est malheureusement le problème des salles d’entraînement. On se balade dans tout Limoges, et croyez-moi pour les jeunes et les accompagnateurs c’est compliqué. Côté terrain, je souhaite développer le travail individuel, les fondamentaux, la lecture de jeu. Ce n’est que mon avis, mais le petit reproche que je fais à la formation c’est qu’on tient trop compte du physique au détriment du QI basket, du temps de réaction, pour voir vite et juste. Je prends souvent un exemple tout bête : Platini au football, ce n’était quand même pas le plus grand athlète du monde, mais il avait une très bonne technique et surtout, il voyait tout avant tout le monde. On ne laissera pas tomber le physique, c’est une évidence, mais je veux vraiment qu’on forme des joueurs capables de marquer des paniers. C’est un peu le mal de la formation française selon, même si attention, elle a d’énormes qualités".